Café de la Jeunesse

Magazine littéraire Encres vagabondes - Article de Brigitte Aubonnet

« Neuf nouvelles pour dire le temps qui passe avec toutes les pensées qui peuvent nous hanter au fil des ans. [...]

Il est complexe de trouver la personne avec qui partager sa vie. Puis la naissance, d’un enfant bouscule le rapport au temps.

Une lettre à Aurore est une nouvelle terriblement émouvante. Le point de vue est très riche émotionnellement et le regard posé sur une femme victime de féminicide apporte une réflexion passionnante dans un va-et-vient entre la femme et la jeune fille. Être parent est source d’angoisse. « Est-ce parce que tu habitais Rennes et que moi-même j'y ai vécu et enseigné une dizaine d'années ? Ou, plus simplement, est-ce parce que c'est l'été, un drôle d'été, un été à la maison, et que pendant que j'écoute le flash d'infos qui m'informe de ton trépas, je regarde ma fille, douze ans, presque treize, aller et venir dans le jardin en maillot de bain, longue, fine, l'arrondi de ses épaules nues doré par le soleil, pleine encore de l'innocence de l'enfance ? » [...]

Nous retrouvons l’écriture poétique de Didier Goupil chargée de délicatesse pour exprimer les doutes, les drames, les espoirs, les joies… et la complexité de toute vie. Les neuf nouvelles explorent le temps qui passe par petites touches littéraires et créent un tableau nuancé d’ombres et de lumière. »

Lire l'article complet sur le site de Encres vagabondes

Blog littéraire Boojum - Chronique de Sarah Vajda du 26 avril 2023

« Du métier avant toute chose. L’art du nouvelliste est un art difficile et de longtemps, je n’avais lu de si belles pièces, des pièces si savamment et élégamment composées. Par savamment, j’entends le dosage de l’explicite et de l’implicite et par élégamment, l’esprit de pudeur et la générosité en acte dans l’exercice. [...]

Si vous êtes sensible, comme je le suis, au travail de Bertrand Bonello, le plus doué et le plus nécessaire de nos cinéastes contemporains, vous aimerez lire Didier Goupil, particulièrement la seconde nouvelle ou séquence du volume, construite à l’instar de Coma comme une lettre à sa fille, chenille en passe de se faire papillon, sa môme sur le point d’entrer dans la carrière : braver à mains nues et en solitude un monde peuplé de prédateurs.

Comment faire encore rimer le nécessaire chant de confiance dans la vie avec un conte de Grimm ? À cette question essentielle, loin, très loin de la cage aux singes littéraires, de Saint Germain ou d’aucune école de Brive ou de Mantes-la-Jolie, la voix de Goupil impose avec fermeté sa cantate de la vie qui va, abîmée, souillée, souvent cauchemardesque et pourtant merveilleuse. [...]

Me plaît particulièrement chez Goupil sa manière de dire nous toujours en disant je, son attention au tremblement des êtres, à la sensualité de l’existence, surtout son extrême douceur- pudeur pour dire l’innommable. Dire le martyre des femmes évanouies et niées par ceux qui devaient leur tenir lieu d’amants, compagnons ou maris, de frères, d’amis, de père et d’amoureux et se sont avérés leurs bourreaux ; celui des êtres qui vieillissent habités par la peur, gâtés par l’ordinaire des jours, hantés par la mémoire des temps mauvais. En chaque ride, tavelure ou cheveu blanc, Goupil invite son lecteur à lire les traces d’un combat. Ce recueil constitue une reprise ou variation du chant flaubertien auguré par le sacre de Catherine Leroux, servante usée par cinquante ans de lessives et de peines, poursuivi avec le perroquet de Félicité et l’advenue à la sainteté du cruel Julien.  

La Catherine Leroux de Goupil s’appelle Lola. Cuisinière, elle a servi des lampées de Rivesaltes et préparé moult plats merveilleux mais à présent, elle n’est plus qu’une vieille femme dont la mémoire chancelle, s’éloigne irrémédiablement. En quelques lignes, le drame d’une invisible qui se souvient avoir eu l’âge de sa fille – encore elle – et la bouche comme une chanson…

Lisez, si m’en croyez, Didier Goupil, l’écrivain du soleil, sa langue d’oc de fils du Sud, offrez-le sans modération à ceux et à celles que vous aimez afin que le sel de la vie, le goût des jolies choses, des chansons d’autrefois et de toujours, reviennent, ruissellent en eux comme un chant oublié. [...]

Lire la chronique complète de Sarah Vajda sur le site Boojum

Les nouvelles de la nouvelle - Article du 10 avril 2023

« [...] Les personnages imaginés, peut-être observés par Didier Goupil offrent une palette de profils, ce qui est l’apanage d’un recueil où le lecteur croise tour à tour une victime et un veinard, entend un langage soigné ou comprend la désolation du garçon dont la mère "a rien répondu, seulement baissé les yeux sur ses aiguilles et continué à tricoter."

Le recueil de neuf nouvelles offre le moyen de partager neuf vies, comme l’existence réelle où l'on rencontre bien plus d’inconnus chaque jour.
Cerise sur le gâteau, peut-être parce qu’il est l’aîné de la bande et le seul à s’interroger sur le présent, le vieux chanteur "a l’impression qu’il débute, qu’il n’a jamais fait ça, qu’il n’est jamais monté sur scène" ; quelques phrases réveillent un poème de Louis Aragon, le profil de Barbara ou des épisodes de Serge Lama. La mélodie de Léo Ferré trotte dans la tête, le lecteur se sent comme le héros qui "comme tous les soirs à cette heure-là, le vieux chanteur a peur. C’est ainsi il ne peut rien contre"… une simple nouvelle et on embarque vers vingt horizons. [...] »

Lire la chronique complète sur le site lanouve.fr

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