« De nombreux auteurs du XXe siècle se sont inspirés des fables de La Fontaine. Jean Anouilh (1910 – 1987) en fait partie. C’est donc en adaptant, et en détournant la morale de la fable d’origine « La Cigale et la Fourmi » à son époque qu’Anouilh, dans son recueil Fables, rédige l’apologue « La Cigale ». D’ailleurs, il ne se satisfait pas seulement de la reprendre et de l’adapter, il décide d’en faire une création amusante en lui donnant une autre signification. [...]
Par son livre, Les Fables de La Fontaine en argot, Azencott montre qu’encore aujourd’hui, près de quatre siècles après que Jean de La Fontaine les a écrites, les fables sont détournées, transformées, et adaptées de toutes les façons par les auteurs contemporains.
Dans ce livre, il réécrit des célèbres fables telles que « Le Renard et le Bouc », « La Cigale et la fourmi », « Les deux Mulets»… Toutes ces célèbres fables sont parodiées de façon ludique et comique, dans le langage ancien et presque vulgaire qu’est l’argot.
Tout d’abord, cette réécriture est une transposition d’abord du registre de langue avec l’argot, mais aussi de la forme. Ainsi, la fable d’origine de la Fontaine écrite en vers passe en prose. Ce récit débute par une description qui exprime d’emblée la nature comique du texte (« tortoche » pour la tortue, « lotos » pour les yeux). L’histoire est de toute évidence la même, une tortue lente de par la carapace qu’elle porte sur son dos défie un lièvre de faire une course pour savoir qui est le plus rapide. Les personnages ont les mêmes traits de caractère que l'hypotexte, mais le fait qu’ils parlent tous deux en argot provoque le sourire du lecteur. [...]
La morale est similaire, lorsqu’on lit le texte, mais alors que La Fontaine écrit la morale au début de sa fable, annonçant déjà l’issue de l’histoire (« Rien ne sert de courir, il faut partir à point ») Azencott lui, écrit de façon très comique sa variation de la morale, toujours en usant de l’argot : « Moralité : Vaut mieux perdre une course, finalement, que d’choper des caries ! »
C’est donc avec une version très comique de la fable de La Fontaine que Jean-Louis Azencott adapte l’apologue à sa façon, en utilisant un registre de langage qui ajoute un humour parlant qui se lit aujourd’hui avec un second degré évident. A travers cette réécriture, Azencott offre donc au lecteur une parodie du « Lièvre et la Tortue », en utilisant un registre de langage qui montre au lecteur qu’encore aujourd’hui les fables peuvent êtres reprises avec des moyens que les gens n’auraient peut-être pas soupçonné auparavant. »
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