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Chroniques d’Eugénie Poret Petrucci

Rayon : Littérature, Sciences sociales
#chroniques #sociologie #femmes #manifeste #résistance #humour

« Il existe des femmes qui portent le rouge à lèvres comme d’autres arborent une médaille. Eugénie Poret-Petrucci, elle, en fait un manifeste. » écrit Gérard Ostermann, professeur de médecine, dans sa préface.
Avec un humour parfois mordant, piquant, avec une tendresse toujours bienveillante, ces traces parlent des petites touches qui recouvrent parfois le tragique des existences avec le rouge de la vie qui appelle, qui marque, qui séduit, qui veut résister à l’inhumanité et à l’indignité.
« Jusqu’à cette grand-mère iranienne qui se pare de rouge à lèvres pour aller séduire le bon Dieu, les femmes ont marqué de rouge leurs lèvres comme un refus de se résigner à subir le sort qui leur était imposé. Au lieu que d’avoir le cœur au bord des lèvres, elles ont choisi d’avoir la bouche en cœur ; là d’où ne sortent pas les paroles, il y a langage sous les habits de la séduction.
Le sanguinaire Hitler détestait le rouge à lèvres, et en porter devint un symbole de résistance face à la dictature nazie. »

Il y a du Desproges, du Ken Loach dans ces chroniques, mais c’est bien d’Eugénie Poret Petrucci qu’il s’agit, unique, libre, infatigable combattante pour remettre l’humain au centre de tout.

Parution 28 août 2025
ISBN 978-2-36741-018-0
166 pages - Format 133 x 203
Livre broché 17,90 € - Précommander
Livre numérique 6,99 € - Précommander (formats EPUB, PDF, MOBI)

 

Department: Literature, Social Sciences
#chronicles #sociology #women #manifesto #resistance #humor

“Some women wear lipstick like others wear medals. Eugénie Poret-Petrucci makes it a manifesto”, writes Gérard Ostermann, professor of medicine, in his preface.

With humor that is sometimes biting and piquant, and tenderness that is always benevolent, these traces speak of the little touches that sometimes cover the tragedy of existences with the red of life that calls, that marks, that seduces, that wants to resist inhumanity and indignity.

“Right down to the Iranian grandmother who adorns herself with lipstick to seduce the good Lord, women have marked their lips with red as a refusal to resign themselves to the fate imposed on them. Instead of having their hearts in their mouths, they chose to have their mouths in their hearts; where no words come from, there is language under the clothes of seduction.

The bloodthirsty Hitler hated lipstick, and wearing it became a symbol of resistance to the Nazi dictatorship.”

There’s a touch of Desproges and Ken Loach in these chronicles, but it’s Eugénie Poret Petrucci we’re talking about: unique, free, a tireless fighter to put the human back at the center of everything.

Préface de Gérard Ostermann

Il existe des femmes qui portent le rouge à lèvres comme d’autres arborent une médaille. Eugénie Poret-Petrucci, elle, en fait un manifeste.
Il y a des auteurs qu’on lit par devoir, d’autres par curiosité, certains par goût… et puis il y a Eugénie : on la lit par affection. Même sans la connaître, on l’imagine, quelque part entre une barricade en fleur, un banc d’hôpital et un bistrot populaire, en train de griffonner dans un carnet rouge à spirale pen-dant que le monde continue, sans se douter qu’elle prend des notes pour mieux lui remon-ter les bretelles. Mais attention, avec humour – toujours – et une tendresse frondeuse qui fait plus pour la santé publique que bien des plans nationaux.
Eugénie n’est pas simplement une socio-anthropologue. Elle est une exploratrice du quotidien, une traductrice des complexités humaines, une archéologue des absurdités ins-titutionnelles. Là où d’autres voient des proto-coles, elle voit des humains. Là où certains s’embourbent dans des schémas, elle démêle la pelote du réel avec une patience joyeusement têtue. C’est un peu la Marie Curie du lien social… avec moins de radiations et plus de café.
Eugénie, c’est une voix rare, un ton, un souffle, un rire qui ne s’excuse jamais d’être grave. Elle a cette façon unique de parler de la vieillesse comme d’une fête à ne pas manquer, des hôpitaux comme de labyrinthes où errent les braves, des politiques comme d’un jeu de dupes où les dupés ne sont jamais ceux qu’on croit. Elle raconte la vie en ricanant doucement, comme si chaque mot était un pied de nez à la bêtise, un antidote à l’oubli, une gifle affectueuse au destin.
Dans Traces de rouge à lèvres, on découvre un recueil de chroniques qui sont autant de miroirs cassés, ramassés à la main pour en faire une mosaïque éblouissante d’humanité. Rien n’y échappe : ni la médecine aseptisée, ni les administrations kafkaïennes, ni les ratons baveurs de la République, ni les moutons dociles à la queue leu leu vers la cahute de l’absurde. Même les faucons crécerelle s’invitent au balcon pour couver un peu d’espoir.
Ici, tout est affaire de regard. Eugénie voit ce que les autres ne voient plus : le détail qui cloche, le geste qui sauve, la parole qui blesse ou répare. Elle repère dans les poubelles de l’actualité les pépites d’existence, les éclats de résistance. Elle redonne voix aux vieilles dames que la société voudrait faire taire à coups de perfusions, elle célèbre les enseignants assassinés par l’ignorance et la haine, elle donne une sépulture poétique aux oubliés de la modernité.
Et le rouge à lèvres, me direz-vous ? Il est partout. Pas seulement sur les lèvres des femmes qui défient la vieillesse, la maladie, la norme ou la résignation. Il est sur les pages. Il trace, il souligne, il mord, il embrasse. Il est un cri silencieux, un poème visuel, un geste de ré-volte en pleine gueule de l’ordre établi. Le rouge n’est pas ici un fard, c’est une arme douce, un langage rebelle, un code de dignité.
L’auteure transforme l’anecdotique en uni-versel, le comique en critique, la nostalgie en énergie. Elle a l’art de raconter les petites choses avec une telle précision qu’elles deviennent grandes, et les grandes choses avec une telle légèreté qu’elles cessent de nous écraser. Elle réhabilite le bon sens, les coups de gueule sincères, les clins d’œil complices à la condi-tion humaine – cette vieille dame un peu bancale qu’on tente de remettre sur pied avec une blague bien placée.
Et puis il y a ce style : un mélange de gouaille populaire, de fulgurances littéraires et de ten-dresse enracinée. On pense parfois à Desproges pour le mordant, à Duras pour le sens du silence, à Ken Loach pour la justesse sociale, mais c’est bien d’Eugénie Poret qu’il s’agit. Inimitable. Improbable. Inoubliable.
Son rouge à lèvres n’est pas seulement posé sur les lèvres, il est écrit avec le cœur. Il marque la page comme il marquerait une joue : d’une caresse ou d’une claque, selon les jours. Il parle pour celles et ceux qu’on ne laisse pas parler, il raconte ce qu’on préférerait oublier, il transforme le réel en récit, et le récit en résistance.
Alors oui, lisez-la. Offrez-vous cette traversée littéraire sans GPS, cette randonnée au cœur du sensible et du sensé, où l’on grimpe parfois haut, mais où l’on redescend toujours plus vivant. Que vous soyez amateur de sociologie, fan de politique, obsédé du verbe ou simplement humain à peu près sensible, Traces de rouge à lèvres vous fera rire, pleurer, penser, et peut-être même… vous donnera envie de mettre un peu de rouge, là, juste pour le panache.
Parce qu’au fond, le style Eugénie, c’est ça : une érudition sans prétention, un humour qui décape sans blesser, une colère bienveillante, une foi inébranlable dans l’humanité, malgré les temps, malgré les vents. Eugénie c’est une funambule de la pensée critique, capable de marcher sur le fil tendu entre rigueur méthodologique et franchise désarmante. Et quand elle écrit Je reste ! on comprend vite que ce n’est pas juste le titre d’un livre, c’est une déclaration de principes : rester là, au cœur des histoires humaines, même quand elles sont bancales, cabossées ou carrément absurdes.
Alors, à toi mon Amie, il convient de te décerner le Grand Prix de la Pensée Engagée avec Panache. Continue à gratter là où ça gratte, à rire quand c’est trop grave, et à nous rappeler que la vraie science humaine, c’est celle qui n’oublie jamais… l’humain.
Et comme Eugénie le dit si bien : on ne se laissera pas mourir tout seul dans notre coin. Non ! On va faire la grève de la fin, repeindre les trottoirs, entartrer les pédants et continuer de vivre, chaque matin, avec cette tache rouge au coin des lèvres. Comme un baiser. Comme une signature. Comme un drapeau.

Gérard Ostermann est psychothérapeute-analyste, professeur de thérapeutique et médecin interniste, spécialiste en cardiologie et angiologie. 

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