Derfuchs : « [...] Une ville au moyen âge.
La famille Lenain est une famille prospère mais quand la peste arrive dans la ville, le père, marchand d'épices respecté, fuit avec sa femme et ses deux enfants ne laissant, pour garder la boutique, que son fils, Matthieu, issu d'un premier lit ainsi qu'Abraham, l'ami, aimé comme un père.
La peste, ce fléau, n'engendrera que malheur et désolation.
Matthieu, Miriam sa compagne ne seront pas épargnés, bien au-delà de ce qui est, humainement, supportable.
J'ai énormément apprécié ce livre, cette histoire et la façon qu'a l'autrice de la raconter. J'ai été, entièrement happé tant et si bien qu'il m'a été impossible de lâcher le livre avant de l'avoir terminé.
Il a été lu d'une traite. Mme Gasnier écrit dans un tourbillon où le lecteur, moi, est entraîné, avec bonheur tant l'histoire et ses rebondissements sont percutants. Il se passe quelque chose à chaque chapitre et, si, ce n'est pas ou peu agréable il ne peut en être autrement.
La comédie humaine faite de repères, faux et lâches, menés par des dogmes transmis par des faux prophètes ne peut qu'ajouter du malheur au malheur et s'il faut un coupable au moindre écueil c'est toujours sur le faible que rebondit la faute et que l'on cherche un salut improbable.
La montée en puissance de (des) haine(s) est terriblement et efficacement ici décrite jusqu'à une fin que le lecteur n'espérait pas. Mais pouvez-il y en avoir une autre?
Mais cette histoire d'amour vécue par Matthieu le chrétien et Miriam la juive, tragique et si belle nous est contée de belle façon dans une langue irréprochable d'une prosodie aiguisée et aux mots choisis.
Je recommande cette lecture. »
Eric76 : « Un roman crépusculaire et lumineux à la fois.
Crépusculaire parce qu'il raconte l'histoire d'une cité du moyen-âge confrontée à une épidémie de peste. Une progression graduelle dans l'horreur. Ces gens claquemurés chez eux, cherchant sans y parvenir à fuir la promiscuité ; la faucheuse qui emporte, sans discernement, le vieil ami, le père ou la petite fille ; ces croix peintes sur les portes des maisons pour indiquer la présence de pestiférés ; les « ensevelisseurs » et leur monceau de cadavres transportés sur des charrettes ; la peste vécue comme un châtiment du ciel et cette recherche désespérée de la rédemption ; le long et terrible cortège des flagellants en quête de rachat des péchés ; le juif, l'étranger, ces « semeurs de peste », boucs-émissaires d'une foule qui cherche un coupable…
Lumineux parce que dans cette période épouvantable et incertaine, où la haine et la peur gouvernent les hommes, Matthieu le chrétien et Myriam la juive vont s'aimer et braver tous les interdits, toutes les rancoeurs. Et ils le feront avec calme, sérénité, voire avec mansuétude. Protégés par Bertrand, leur Ange Gardien, ils continueront, vaille que vaille, leur existence radieuse en ignorant superbement la malveillance et l'hostilité ; jusqu'à ce que Myriam, qui a vu toute sa famille massacrée par une foule enragée par le ressentiment et la vengeance, ne décide de retrouver son destin de réprouvée.
Ce récit est une dénonciation implacable de toutes les haines et de tous les obscurantismes. Il nous montre par quels mécanismes tortueux et pervers une foule terrorisée par quelque chose qui la dépasse parvient à montrer du doigt un coupable. [...] »
Lire les critiques complètes sur Babelio