Les Réprouvés

Polarmaniaque - La chronique de Jean Michel Isèbe du 15 février 2023

« Dans cet opus cinglant, fulgurant, aux accents d'une rage à peine contenue, il y a , et j'ose l'écrire sans aucune gêne, de l'Albert Camus sous sa meilleure forme, c'est dire si ce roman noir court mais dévastateur, doit impérativement être lu. L'auteure a choisi "l'atemporalité" et quel choix judicieux. Oui, ça se déroule au Moyen-Age, durant la Guerre de Cent Ans, avec ce couple emblématique, Matthieu le chrétien et Myriam la juive, un amour qui transcende les religions , les frontières, la bêtise, le fanatisme, la maladie ! Au-delà des siècles, voire des millénaires, l'Homme est ainsi fait, tordu, torve, imposteur, usurpateur, et prêt, sans vergogne, à utiliser les pires méthodes, les pires instruments, pour parvenir à ses fins abjectes! Ainsi de l'immémoriale technique du bouc émissaire, que celle-ci emprunte la voie de la religion ou celle de la maladie, plus globalement celui du refus de toute différence, qu'elle s'exprime par le corps ou la croyance. [... Seuls , à travers le temps qui passe, inexorable, changent les moyens, de la peste bubonique à la guerre bactériologique, mais au milieu, l'Homme reste le même dans sa nature irrégragable, impavide, boutefeu, et bien sûr, inexpugnable commerçant puisque , le lecteur le devine, la mondialisation était déjà en germe. Splendide et ........terrible que l'aveu de cette nature humaine qui restera à jamais plongée dans sa fièvre obsidionale du sectarisme et de l'argent. »

Chronique complète à lire sur le blog "Polarmaniaque"

Babelio - Avis des lecteurs

Derfuchs : « [...] Une ville au moyen âge.
La famille Lenain est une famille prospère mais quand la peste arrive dans la ville, le père, marchand d'épices respecté, fuit avec sa femme et ses deux enfants ne laissant, pour garder la boutique, que son fils, Matthieu, issu d'un premier lit ainsi qu'Abraham, l'ami, aimé comme un père.
La peste, ce fléau, n'engendrera que malheur et désolation.
Matthieu, Miriam sa compagne ne seront pas épargnés, bien au-delà de ce qui est, humainement, supportable.
J'ai énormément apprécié ce livre, cette histoire et la façon qu'a l'autrice de la raconter. J'ai été, entièrement happé tant et si bien qu'il m'a été impossible de lâcher le livre avant de l'avoir terminé.
Il a été lu d'une traite. Mme Gasnier écrit dans un tourbillon où le lecteur, moi, est entraîné, avec bonheur tant l'histoire et ses rebondissements sont percutants. Il se passe quelque chose à chaque chapitre et, si, ce n'est pas ou peu agréable il ne peut en être autrement.
La comédie humaine faite de repères, faux et lâches, menés par des dogmes transmis par des faux prophètes ne peut qu'ajouter du malheur au malheur et s'il faut un coupable au moindre écueil c'est toujours sur le faible que rebondit la faute et que l'on cherche un salut improbable.
La montée en puissance de (des) haine(s) est terriblement et efficacement ici décrite jusqu'à une fin que le lecteur n'espérait pas. Mais pouvez-il y en avoir une autre?
Mais cette histoire d'amour vécue par Matthieu le chrétien et Miriam la juive, tragique et si belle nous est contée de belle façon dans une langue irréprochable d'une prosodie aiguisée et aux mots choisis.
Je recommande cette lecture. »

Eric76 : « Un roman crépusculaire et lumineux à la fois.
Crépusculaire parce qu'il raconte l'histoire d'une cité du moyen-âge confrontée à une épidémie de peste. Une progression graduelle dans l'horreur. Ces gens claquemurés chez eux, cherchant sans y parvenir à fuir la promiscuité ; la faucheuse qui emporte, sans discernement, le vieil ami, le père ou la petite fille ; ces croix peintes sur les portes des maisons pour indiquer la présence de pestiférés ; les « ensevelisseurs » et leur monceau de cadavres transportés sur des charrettes ; la peste vécue comme un châtiment du ciel et cette recherche désespérée de la rédemption ; le long et terrible cortège des flagellants en quête de rachat des péchés ; le juif, l'étranger, ces « semeurs de peste », boucs-émissaires d'une foule qui cherche un coupable…
Lumineux parce que dans cette période épouvantable et incertaine, où la haine et la peur gouvernent les hommes, Matthieu le chrétien et Myriam la juive vont s'aimer et braver tous les interdits, toutes les rancoeurs. Et ils le feront avec calme, sérénité, voire avec mansuétude. Protégés par Bertrand, leur Ange Gardien, ils continueront, vaille que vaille, leur existence radieuse en ignorant superbement la malveillance et l'hostilité ; jusqu'à ce que Myriam, qui a vu toute sa famille massacrée par une foule enragée par le ressentiment et la vengeance, ne décide de retrouver son destin de réprouvée.
Ce récit est une dénonciation implacable de toutes les haines et de tous les obscurantismes. Il nous montre par quels mécanismes tortueux et pervers une foule terrorisée par quelque chose qui la dépasse parvient à montrer du doigt un coupable. [...] »

Lire les critiques complètes sur Babelio

France Bleu Normandie - Interview de Martine Gasnier par Nathalie Morel le 06/01/2023

Pour réécouter l’entretien de Martine Gasnier avec Nathalie Morel, cliquez sur le lien de l’émission Côté Culture

Ouest-France - Article de Fabienne Gérault du 29/11/2022

Article ouest france du 29/11/2022

L'Orne Hebdo - Article du 23/11/2022

2022 11 23 article orne hebdo

Couverture du roman de Martine Gasnier
 

Retour à la fiche du livre de Martine Gasnier
Les Réprouvés

Ajouter un commentaire